Je n’ai jamais porté Sarkozy dans mon coeur. Mais je dois dire que depuis peu, un autre l’a remplacé dans ma détestation. Parce qu’à côté de Fillon, Sarkozy paraît presque droit dans ses bottes ! Fillon est l’incarnation faite homme de tout ce qui ne va pas en politique. On parle quand même d’un ex-premier ministre qui s’obstine à maintenir sa candidature, malgré la situation catastrophique dans laquelle il a plongé toute sa famille politique. On le soupçonne d’avoir détourné plus d’un million d’euros ? Il reste. Il ne peut se déplacer sans entendre des opposants ? Il s’accroche. Il est mis en examen ? Il insiste. Ses conseillers le lâchent ? Il s’accroche ! C’est simple : plus on lui tape dessus, et plus il rentre la tête et avance, têtu comme un âne. Il suggère que c’est de la vaillance, il se définit comme un combattant. Mais il fait preuve d’une irresponsabilité phénoménale. Quand il poursuit sa campagne en dépit des accusations, il ridiculise notre pays, qu’il fait passer pour une république bananière aux yeux du monde entier. Dans pas mal d’autres pays, un candidat n’aurait pu continuer sa campagne plus de 24 heures après les révélations du Canard enchaîné. Lorsqu’il ne respecte pas le serment qu’il avait fait à une heure de grande écoute, il fragilise la parole de tous les élus. Cette confiance n’était certes pas bien grande, mais là, cette attitude va marquer les esprits. Lorsqu’il prétend que tout cela a été orchestré par Macron, il est réellement choquant : c’est tout notre système qu’il remet en question. Lorsqu’il annonce qu’il n’a pas besoin des élus, il est bien pire qu’un Donald Trump ! Je ne sais pas pourquoi Fillon se maintient. Espère-t-il tenir jusqu’au 17 où plus personne ne pourra lui succéder ? Compte-t-il obtenir l’immunité que lui allouerait la présidence ? Croit-il sérieusement qu’un politique qui ridiculise le droit français, revient sur ses promesses et crache aussi facilement sur les institutions peut être bénéfique ? Pour moi, le loser (dixit Sarkozy) est la pire chose auxquels les Républicains aient dû faire face.