L’industrie de la teinture et du blanchiment de Tirupur, la « ville des tricots » du sud de l’Inde, est réputée pour être la première à avoir adopté le rejet liquide nul (ZLD) de façon systématique, et à éliminer par là même les émissions de polluants. Les composantes de ce procédé, et notamment l’osmose inverse, permettent de récupérer et de réutiliser l’eau et les sels de façon très efficace, tout en minimisant les besoins en eau douce. Afin de préserver la qualité de la production, les teinturiers de Tirupur faisaient auparavant livrer de l’eau douce en camion jusqu’à ce qu’un dispositif public-privé d’approvisionnement en eau soit mis en place, en partie grâce à un financement de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Étant donné que l’eau coûte relativement cher, sa réutilisation présente un intérêt évident du point de vue économique, mais il convient aussi de tenir compte des coûts énergétiques et opérationnels élevés des équipements nécessaires au procédé ZLD. Au milieu des années 1980, il n’existait pas de normes concernant les effluents. L’évolution de la situation a été initiée par différents acteurs. Les agriculteurs de la région ont soutenu les premières initiatives, tout comme la Commission de lutte contre la pollution et l’appareil judiciaire. C’est cependant à la Haute Cour que l’on doit les incitations visant à changer les comportements en profondeur, et ce par étapes progressives : après avoir ordonné la fermeture de toutes les teintureries en 2011, le Gouvernement a offert un prêt à taux zéro de 2 milliards de roupies (environ 30 millions de dollars américains) en faveur de l’amélioration des opérations de traitement. Même si l’on ne parviendra sûrement pas à une parfaite conformité à court ou moyen terme, un nouveau régime de production axé sur le procédé ZLD est maintenant en place à Tirupur.

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